MANDALAS SIMPLES et COMPLEXES de Béatrice HUNCKLER

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De JC Chirollet (Philosophe, Esthéticien des arts)

 

 

                                        
                     Béatrice Hunckler, diplômée en arts (Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg et Institut d’Arts plastiques de l’université Marc Bloch à Strasbourg) travaille en expression artistique, sur les thèmes complémentaires de la complexité et des fractales. Ses tableaux de facture traditionnelle : huile, peinture acrylique et crayons graphiques, représentent à mon sens une véritable originalité créatrice, car elle conjugue avec conviction ces  hèmes puisés dans les sciences du fractal et de la complexité (thèmes extrêmement porteurs à notre époque dans tous les registres de la pensée en sciences humaines, sciences du vivant et sciences exactes), avec des préoccupations intellectuelles qui relèvent de la métaphysique et de l’ésotérisme le plus ancestral.

 

                                             
                     Notamment, elle crée des mandalas sur bois (de dimensions voisines de 1,5 m x 1,5 m) qui traduisent la quête de l’énergie cosmique et de la force spirituelle dont l’Etre humain est porteur, dans cet Univers complexe, dont chacun constitue une « pièce » essentielle. S’il fallait résumer sa recherche créatrice – chose difficile à faire en peu de mots, on pourrait dire qu’elle nous met sur la voie d’une quête profonde de tout être humain, dans toute sa complexité. Une quête de sens que l’homme contemporain a tendance à oublier dans un monde qui fait souvent primer la techno-science et l’objectivité rationnelle, car il s’agit d’une sorte de retour à nos sources « immémoriales », faisant varier les points de vue sur l’Etre quasi à l’infini. Comme elle l’exprime elle-même, le Centre est partout en cet univers fractal et imprévisible constitutif de notre histoire ancestrale, tant individuelle que collective.

 

                                            
                     Son œuvre est donc la matérialisation (sans fin) de cette recherche de variété illimitée de points de vue sur l’Etre humain universel, de tous les temps et de tous les lieux, inséré dans le cosmos fondateur dont il est indissociable. Nous sommes frappés par l’angle d’approche très moderne de cette thématique pourtant aussi ancienne que le monde ancestral dans lequel nous vivons ainsi que par sa force de conviction humaniste et la beauté plastique de ses créations.

 

 

 

                          Jean-Claude CHIROLLET

                         Maître de conférences d’esthétique et sciences des arts

                         Université de Strasbourg (sciences humaines)

 

 

 

 

Jean-Claude se consacre depuis les années 80 à la recherche sur les arts fractalistes.

Voir son site dans mes liens dans le menu de gauche.

 

 

 


14/02/2013
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Article de BTN (l'Art-Vues)

          

LES « MANDALAS » DE BEATRICE HUNCKLER

 

 

 

            Que signifie créer en peinture ? Autant aborder le problème frontalement. Dans les tableaux de Beatrice Hunckler, notamment dans ses séries « euclidiennes », il faudrait être aveugle pour ne point repérer, tout de go, une forme ronde sciemment centrée, dans des tons tirant ouvertement vers la blancheur immaculée. Comme si les lignes invisibles qui émanent de nos postulations scopiques convergeaient vers le centre du tableau, son point focal en l’occurrence.

 

                  Le tableau nous regarde et nous offre le privilège de nous découvrir un troisième œil. Mais cette forme focale fonctionne à l’instar de l’émergence même de l’acte de peindre ex nihilo, les couleurs tout autour en figurant les expansions irisées, ou tout au contraire la somme de ces mêmes couleurs, se mêlant dans un blanc idéal.

 

                 Béatrice Hunckler privilégie le format carré, parce que cette figure géométrique n’a ni haut ni bas ce qui inscrit le tableau dans un espace-temps multidirectionnel, tourné ouvertement vers l’infini, et en ce sens on peut le dire baroque. Le cadre peint fait redondance et, s’il reconduit les dominantes colorées ou les effets de lumière sur les bords, il délimite le tableau sous-jacent qui nous affronte au premier plan, en stipulant du même coup l’achèvement relatif. Car c’est un peu d’infini qui est saisi sur la toile, un peu comme Rimbaud le prétend fixer des vertiges. Si les effets de lumière jouent un rôle primordial, la couleur se conforme à la forme, dessinée avec minutie, sans effets de matière excessifs, mais avec la volonté d’affirmer la maîtrise graphique.

 

                Ainsi a-t-on affaire à des présentations fabuleuses, organiques, dynamiques, donnant l’illusion de la symétrie parfaite, dont on peut toujours noter les déviances si l’on s’avance au plus près de la toile. Et c’est vrai que ce style de tableau nous invite au va-et-vient, à une sorte de relation amoureuse, optique et kinesthésique. Ces formes pourtant ne sont pas figuratives, plutôt suggestives et en ce sens elles relèvent de l’imaginaire voire de l’univers virtuel. Cette invitation à aller y voir de plus près est d’autant plus vif que les dimensions choisies demeurent tributaires de l’échelle humaine, comme si l’artiste se réservait le droit de tourner, de graviter pourrait-on dire, autour du carré et de son centre, circulaire s’entend.

 

                 Mais surtout ces figures géométriques, si elles nous paraissent à la fois si étranges et si familières, n’est-ce pas tout simplement parce qu’elles nous amènent à prendre conscience de la binarité qui nous constitue foncièrement, qu’il s’agisse de nos membres, de nos organes ou spécificités sexuelles, mais aussi et avant tout de nos yeux, grâce auxquels nous regardons l’œuvre, vers ce point focal dont nous percevons le rôle centrifuge et unitaire. Sans doute ce centre prolifique nous donne-t-il une vague nostalgie de l’unité perdue.

 

 

 

           Dans les séries dites complexes, le recours à la symétrie est abandonné. On repère bien une forme centrale, le plus souvent lumineuse et qui répand sa luminescence parmi tout le système  erveux qui irrigue le tableau. Mais, pour une part, le graphisme ne dépend plus d’un système répétitif, d’autre part, les ramifications de linéaments colorés se conjuguent dans des pôles centraux secondaires qui aboutissent à une simulation du chaos. Un chaos maîtrisé, qui ne laisse aucune latitude à expressionnisme jaculatoire d’un Pollock, bien au contraire. Le geste se veut contrôlé, les décisions et repentirs sont minutieux. Le détail n’existe que pour se fondre en l’harmonie illusoire du Tout. Et c’est bien là que l’on retrouve la métaphore de la Création que j’évoquais en début de texte. Le tableau s’achève quand il est parfait, c’est-à-dire quand l’artiste ne peut plus rien y ajouter, quand il semble achevé aux yeux du Créateur.

 

               Pourtant qui ne sait que derrière une unité apparente se cache des multitudes d’irrégularités tout comme inversement un nombre trop important de déterminations précises finissent par susciter l’apparence d’indétermination absolue. Ainsi les scintillements méandreux qui caractérisent ces « Mandalas complexes » donnent-ils l’impression de n’obéir à aucune logique, même s’il s’agit en fait d’un leurre.

 

               La peinture de Béatrice Hunckler nous révèle les subtilités cachées de la matière, voire de la matière lumineuse, je parle avant tout de la matière picturale, pour qui ose l’approcher d’un peu près. Parce que l’apparence d’imperfection est humaine -on retrouve les imensions modestes du tableau - la perfection est l’affaire du Créateur, tout étant pour lui une affaire de regard, de regard exercé, autant dire une affaire d’yeux. Et c’est toute la subtilité de l’œil du maître que de nous donner l’illusion d’un chaos là où un ordre s’organise, dont la blancheur centrale figure l’utopie.

 

               On aura compris que la démarche de Béatrice Hunckler témoigne d’un certain sens de la spiritualité picturale, enrichie de son intérêt profond pour les sciences de pointe, ce qui n’exclut pas une réflexion sur la symbolique religieuse venue d’extrême orient. C’est peut-être cette étrange union entre deux modes de pensées antithétiques qui se joue, sur la plan du peint, dans cette œuvre qui ne cherche rien moins qu’à percer le mystère de la Création.
                                                                                                                             

                                                                                                                        

                                                                                                                BTN

 

BTN est critique d'art, enseignant, romancier, poète. Voir son site dans mes liens  dans le menu de gauche.

 

 


14/02/2013
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Coupure de presse (clic sur le document pour le lire)

 

 

 

 

 

 

 

 


12/02/2013
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Texte de Francis Fabry (Clic sur le doc pour le lire)

 

(...Le mandala "Vortex" a été le médiateur de ma rencontre avec Francis !...)

Francis est thérapeute quantique à Beaulieu (près de Montpellier); voir sa   video de présentation dans mes lien dans le menu de gauche.


14/02/2013
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