MANDALAS SIMPLES et COMPLEXES de Béatrice HUNCKLER

- Pourquoi des mandalas complexes ?


Mandalas Complexes (d'inspiration fractale pour la plupart)

           

              

            

Ce texte ne peut être lu et reçu que par des lecteurs qui ne sont pas terrifiés par le principe des croisements, des rencontres, des comparaisons, d’échos entre des disciplines ou des domaines apparemment distincts, opposés ...

Pour certains, il n’y aura ici que des   "syncrétismes" (parfaitement assumés) au service pourtant d’une vision unitaire plutôt que fragmentée !

 

 

 

               

Mes peintures sont toutes conçues à partir d’un schème de base emprunté à la figure symbolique du « Mandala », figure se déployant à partir d’un centre jusqu’à la périphérie essentiellement circulaire. Par opposition à la symétrie « parfaite » et aux formes régulières des mandalas traditionnels, représentant l’harmonie cosmique autant que la perfection humaine, j’ai introduit dans ces figures imperturbables, du mouvement, du « désordre »..du moins en apparence, de la vie en somme, ou plus précisément, une Energie de nature fractale. En réalité, la figure ordonnée du mandala traditionnel est une sorte de stratégie esthétique, qui au travers de la contemplation, engendre une sensation de calme propice à l’accession de notre centre faisant écho au centre du mandala lui-même, dimension hors « espace-temps », lieu de la Connaissance Absolue et du Divin.

 

                   
Cette symétrie et cette régularité des formes dans les mandalas traditionnels représentent  la stabilité, la perfection du monde, l’harmonie, un peu à l’image du monde géométrique régulier d’Euclide ou de Pythagore, malgrès  les tourmentes de surface ou de fond !

 

Ces modèles de régularité et de stabilité nous proposent des instruments servant à mesurer un monde ordonné, à maîtriser notre environnement fabriqué de mains d’homme (notre espace architectural) les formes simples de la nature (la circonférence d’un tronc d’arbre) ou encore la lente trajectoire des étoiles et des planètes. Une telle représentation apparemment stable du monde n’est qu’un point de vue de notre compréhension de l’ordre cosmique, une apparence à une échelle donnée, et ne peut en aucun cas modéliser l’exubérance des formes de la nature, le schéma  d’une explosion ou encore la courbe irrégulière du rythme cardiaque. Les équations complexes du mathématicien  et théoricien de la fractalité Benoit Mandelbrot, sont capables quand à elles, de modéliser de tels évènements dynamiques ou interviennent de nombreux paramètres.

 

Ainsi, introduire le « feu », « l’ivresse », l’énergie déstabilisatrice mais créatrice de formes innombrables dans ces structures riches mais ordonnées et paisibles que sont les mandalas traditionnels, donne à voir une réalité sous-jacente plus complexe, « chaotique » non « arrêtée, n’enfermant pas l’objet sous peine de le momifier et de lui retirer la vie ! Car tout est  impermanence  et mouvement sous l’apparence de l’inerte, tout est Vibration. C’est cette réalité qui est suggérée dans les mandalas « complexes ». Et plus on se rapproche du centre, plus son champ vibratoire devient dense en même temps que l’on s’éloigne de la zone « espace-temps » pour une dimension de l’absolu, de l’éternité. Et à l’inverse, plus on s’éloigne du centre pour rejoindre la périphérie, plus on réintègre les dimensions « espace-temps » en même temps que le taux vibratoire diminue et que le « mouvement de l’existence » s’accélère  (la périphérie du cercle symbolise la densité « extrême » de la matière en relation avec la densité des champs magnétiques).Or, la périphérie du Mandala rejoint ou est égale au Centre …

 

Dans mes mandalas, deux ou trois types de « chaos » ou complexité sont évoqués : l’un est organisé de façon homogène, chaque partie présentant une similarité avec une autre partie. L’autre à l’inverse, expose une irrégularité générale, les parties présentant une analogie moins stricte entre elles, bien que chacune s’inscrivant dans une continuité logique. Et le troisième type de mandala relèverait plutôt de l’un et de l’autre. La plupart sont peu propices à engendrer le calme intérieur pour accéder à notre propre centre, contrairement à la vocation du Mandala traditionnel. ! Toutefois si la fonction du Mandala a été ici quelque peu détournée, c’est plutôt pour inviter à une réflexion spirituelle par le biais d’une nouvelle stratégie esthétique, sur la notion d’ordre et de désordre ou d’impermanence telle que nous l’avons évoquée plus haut qui ne sont finalement qu’une vue de l’esprit. D’autre part, si mes mandalas peuvent éventuellement avoir un effet déstabilisateur, c’est que ces derniers sont censés faire échos à notre désordre intérieur à chacun !!  Il n’en demeure pas moins que l’omniprésence du Centre lumineux et paisible, indique qu’au sein de la tourmente existe toujours un lieu de Paix qu’il suffit de réintégrer, comme l’océan dont le fond reste imperturbable alors que les vagues s’agitent à la surface. En cela ils restent bel et bien des mandalas, l’autre face  de la médaille mandala !

                     

La théorie de l’ « Holomouvement »du pionnier de la mécanique quantique (ou physique des particules) et Prix Nobel, David Bohm (1917-1992) confirme ce point de vue de l’impermanence, en décrivant la réalité de la nature, la réalité en général et de la conscience en particulier, comme un tout continu et cohérent, engagé dans un processus interminable de changement, tout objet ou événement descriptibles étant considéré comme un produit d’une totalité indéfinissable, inconnaissable. Néanmoins et de façon (divinement !) paradoxale, nous pouvons pressentir ce Tout qui nous échappe ; dans la géométrie fractale, en vertu de la relativité de la notion de dimension,  nous sommes nous-même immergés dans le Tout, alors  qu’il se trouve en même temps au fond de nous !..Le Christ, dans les Evangiles ne disait-il pas  que l’homme est le temple de Dieu ? De façon plus terre à terre (c’est ce qu’on croit..) avec la théorie de la  fractalité,  l’idée , (qui   finalement   n’était  pas  si  neuve)   des  parties contenues dans le Tout et du Tout contenu  dans chacune des parties  aussi infimes soit-elles, étant sous –entendu que ce Tout fait  lui-même parti d’un Tout encore plus vaste, ( principe identique à celui de l’hologramme, sachant que ce dernier est une image virtuelle en 3D) rend donc ces notions même de « parties »  et de «tout » extrêmement relatives pour ne pas dire floues et mystérieuses.

 

Cette idée est présente de façon allusive dans mes tableaux  au niveau du cadre et de la zone intérieure et dans leur rapport. En observant les différents évènements ou détails formels qui composent le mandala, on peut s’interroger sur leurs dimensions relatives , notamment si on leur appliquait une échelle de lecture plus grande qui ferait apparaître une figure équivalente à la figure globale du mandala. La limite ou la circonférence, plus ou moins floues, mouvantes ou arrêtées du mandala ou carrément inexistantes indiquent l’arbitraire de cette limite ou point de vue tout comme  le cadre soulignant l’arbitraire de la limite du tableau intérieur et ceci à trois niveaux :

 

                 - la vie ou énergie est omniprésente, on ne peut pas la contenir

              - nous n’avons toujours qu’une vision parcellaire, fragmentée ou fractale donc déformante des choses. En regardons à travers notre propre filtre qu’est le mental, nourri entre autre du passé et de nos émotions, nous déformons l’objet de notre observation.

              - notre cerveau ne peut décoder que ce que nous pouvons percevoir ou connaissons…(ou inversement)

 

 

Ainsi quand le cadre fait contraste avec des structures différentes par rapport à la plage intérieure, il souligne le changement d’échelle. Quand le cadre est flou ou plus foncé, la plage intérieure est comme le résultat d’une mise au point ; selon le neurochirurgien américain d’origine tchèque, concepteur d’une théorie du fonctionnement cérébral et de la nature de la conscience, Karl Pribam., ce Flou serait la Réalité primordiale, notre cerveau ne faisant que décoder mathématiquement des fréquences venant d’une « Conscience Superlumineuse » que nos sens traduisent en formes, couleurs, son etc..Nous  percevrions la réalité au travers d’un filtre cérébral fonctionnant sous l’impulsion de signaux provenant de cette Conscience. Comme si la réalité était pure illusion (la Maya des bouddhistes et des indous qui voile le Nirvana) ou le monde, un vaste hologramme dont les images 3D, constituées de pixels de lumière, singent parfaitement la réalité  tangible! Ce que nous croyons solide, compacte, inerte, ne l’est pas !

 

 

En effet, les méthodes d’investigation de la matière  ne nous démontrent- elles pas que tout corps contient des particules qui s’agitent dans du « vide », à commencer par les électrons tournant autours d’atomes ? Et la physique quantique ne nous donne t-elle pas le vertige quant  les observateurs découvrent le ballet de particules toujours nouvelles, en fonction du progrès des performances technologiques des microscopes ? Ce vide est qualifié par David Bohm de vide quantique, d’ «Energie du Point Zéro » ou encore d’ « Ordre Implié » (par opposition à l’ « Ordre Déplié » qui est le monde manifesté) et est l’équivalent de cette «  Conscience superlumineuse » de Karl Pribam, que nos sens ordinaires ne peuvent percevoir parce qu’elle est une dimension hors espace-temps qui constitue la face cachée ou voilée  de la Création ou de l’univers.

 

 

Ce « vide », plein d’Energie pure, Haut Lieu Vibratoire, Essence de toutes choses, Temple du Seigneur, Nirvana, espace de l’Information pure, de L’alpha et de l’Oméga, de la Mémoire Universelle, de la dimension hors « espace-temps »,de l’éternité, est symbolisé dans mes tableaux, par les centres rayonnant des mandalas, de dimension très relative, et plus ou moins plein ou « épuré »  pour tendre éventuellement vers un aplat. A noter qu’il ne s’agit que de représentation symbolique, de codes…forcément et amplement réducteurs et qui ne peuvent en aucun cas rendre compte de la Réalité divine qui ne s’exprime ni par des images, ni par des mots, mais par l’expérience intime incommunicable et indiscutable ! Ce « vide » donc ainsi suggéré, la conscience humaine peut-elle vraiment le concevoir intellectuellement ? Pour ma part j’ai tendance à croire que ce vide est plein, plein à craquer mais inaccessible à mes sens physiques ainsi qu’à mon mental qui quant à lui ne peut en aucun cas appréhender, Connaître ce « vide » si cher à la Sagesse bouddhiste ! Le vide en effet n’est accessible qu’à l’Etre Eveillé, Illuminé ! Ce vide est l’énergie primordiale   qui se déploie à l’infini et nourrit la création entière. Elle est la Source, la Lumière où paissent toutes les formes manifestées, d’essence spirituelle, sous le manteau biologique, et constituant chacune un maillon de lumière relié à la Lumière centrale. Comment encore, ne pas penser ici à ces paroles de Jésus : « Je suis la Lumière et la Vie » ! La complexité et la prolifération de ces formes, avec leurs brisures et irrégularités de nature fractale, sont le signe de cette force démente, libre, qui pousse, et fait craquer ça et là comme le feu sous la glace, la lave volcanique sous le macadam ou la foudre dans le ciel.

 

 

En effet, lorsque je peins ces structures irrégulières dans un Tout qui mime  un soit disant « chaos », je m’applique de façon à rendre ce tout cohérent ! Tout en peignant, si je tarde à obtenir un sentiment d’harmonie, des tensions physiques s’installent dans mon corps, je m’épuise nerveusement, toute perdue que je suis dans mon tableau et les méandres de mon désordre insensé  non encore clarifié, et duquel il n’est pas facile d’émerger pour trouver la lumière ! Le « désordre pure » ou la confusion totale, dénuée de sens, est intenable, contre nature !! Aussi, peut-on  s’interroger sur la viabilité d’un désordre absolu ? Pour nous, il serait l’équivalent de la mort ou du moins voué à celle-ci.  La vie, par définition, au travers de  toutes ses manifestations jusqu’aux plus «désordonnées » n’est-elle pas Intelligence ? La Création, n’est-elle pas un édifice époustouflant qui Tient, grâce à cette Intelligence qui la sous-tend en tous points ?

 

Ce « désordre » dans mes mandalas, est donc minutieusement élaboré – Une logique crée progressivement et qui en même temps m’échappe, préside à tous les mouvements, à toutes les parties et à toutes les micro formes de mes mandalas en même temps que ces derniers conditionnent le Tout, quitte à ce que la logique d’ensemble soit révisée ce qui aura pour inévitable conséquence une modification plus ou moins importante sur les parties ou éventuellement sur les plus petites structures. Autant dire que mes mandalas ne sont jamais achevés ; la décision d’y mettre un terme est grandement arbitraire. Le résultat global ne représente qu’un Etat. Ce Tout complexe doit engendrer un certain sentiment d’équilibre tout en évoquant l’incessant mouvement de la vie. Car le hasard n’y a pas sa place : les évènements se produisent de façon solidaire, non séparés les uns des autres, se faisant échos, de façon consciente ou inconsciente, ou encore dirigée par une « Super Conscience » qui nous échappe , ou avec laquelle nous ne savons pas communier..

 

Tout est lié, tout est Parfait. Et je ne peux m’empêcher de penser ici à mon oncle (décédé et qui était chirurgien et enseignant à la faculté de médecine à Strasbourg) s’extasiant devant la perfection de la « mécanique humaine » disait-il. Et y a t-il quelque chose de plus « prodigieux », de plus Intelligent (à part la Création toute entière..) que la gestation humaine dans le ventre d ‘une femme ?

 

Au risque de paraître naïf aux yeux des sceptiques, récalcitrants à l’idée de Perfection ou d’Equilibre Universels voire de Responsabilité.., nous citerons encore  quelques exemples pour l’illustrer. Au niveau écologique, nous savons toujours mieux combien une espèce végétale ou animale en voie de disparition risque de perturber gravement l’équilibre générale de la flore ou de la faune ! En psychologie humaine, nous savons combien il est difficile parfois de  résister  aux émotions  contaminatrices  des autres  (joie,tristesse, hilarité..)  En biologie humaine (« psycho-biologie » serait plus juste), lorsqu’une fonction est altérée (la digestion, le sommeil, l’élimination etc.) il en découle une réaction en chaîne au niveau d’autres fonctions qui « pâtissent » à leur tour de la déficience première. D’ailleurs, celle-ci est encore en relation avec une autre cause première.. La conséquence ultime  en est un retentissement sur l’état générale et le psychisme, et inversement d’ailleurs. En administrant des médicaments (généralement allopathiques) on ne fait que museler temporairement les symptômes appelés « maladie » en ignorant les causes sous- jacentes, plus ou moins complexes, déresponsabilisant de ce fait le « malade ». La maladie n’est pas une preuve de l’imperfection du corps humain mais au contraire, le signe d’une rupture d’équilibre complexe, éminemment intelligent, d’abord sur le plan psychique voire spirituel, qui gagne ensuite le corps, comme une caisse de résonance. Et encore, sur un plan sociale et psychologique, nous sommes-nous déjà correctement interrogés sur le sens des violences généralisées sur la planète, de la délinquance juvénile par exemple ? Cette violence n’est que révolte ; elle est le miroir d’une société dont les systèmes économiques, politiques et sociaux avec leurs valeurs et idéologies ne favorisent de loin pas l’épanouissement de la personne ou son équilibre à commencer par la famille où la nourriture « amour »(notion difficile en vérité) peut cruellement faire défaut ! Répondre à ce problème uniquement par un système de répression accentuée, c’est faire preuve de superficialité en refusant d’envisager (du moins à commencer par le faire )les facteurs directes et indirectes et leurs interactions qui sont les causes racines de cette violence. Plus précisément, c’est refuser d’admettre notre responsabilité individuelle ou collective, directe ou indirecte, consciente ou inconsciente..

 

 

Affirmer qu’il y a du « chaos » ne dispense pas de rechercher ce qui sous-tend celui-ci.. Si on  ne  se  donne pas  la peine de « creuser »,  on  se déresponsabilise et le « chaos » a tout simplement bon dos !! Car nous Créons à tout moment, et nous récoltons ce que nous semons.

 

Lorsque Mandelbrot modélise les structures irrégulières de la nature par exemple, au moyen d’équations polynomiales à valeurs complexes du deuxième ou troisième degré voire plus, il tente bel et bien de déterminer les paramètres qui donnent naissance à ces formes. Peut-on encore parler de « chaos » tel qu’il est décrit dans le chapitre biblique de la Genèse: « La terre était informe et vide, les  ténèbres couvraient l’abîme et le souffle de Dieu planait sur les eaux » ?  Il nous semble que le terme de chaos, « vide ou confusion existant avant la création »dit-on dans Le Petit Robert, n’a sa place que dans ce contexte là, avec d’ailleurs absence humaine totale…Ce chaos primitif n’a rien à voir avec la géométrie brisée ou les systèmes dynamiques de la physique fractale, les attracteurs étranges etc. que les équations complexes sont capables de modéliser, et que l’homme peut donc comprendre et maîtriser. Il n’a rien à voir avec les manifestations complexes  de la vie  dont nous  sommes les  Acteurs ou  les Observateurs.. Jean-Claude Chirollet, théoricien du mouvement fractaliste, dans sa préface du livre « Sur le mur » du peintre américain E. Berko, fait quant à lui, le point sur cette notion de chaos primitif en le définissant en tant que force créatrice et non pas en tant que néant ou désordre totale, avec confirmation de l’étymologie hébraïque. Donc, pas même le chaos primitif ne pourrait être compris comme chaos absolu ou alors, dans ce cas,seulement comme un mythe rassurant suggère t-il. Quant à nous, nous réaffirmons que derrière toutes les manifestations de la vie existe une logique, une Intelligence Universelle sous jacente qu’il faut découvrir, peu à peu, sans préjugés, mais que nous ne maîtriserons peut-être jamais complètement, ou alors, seulement lorsque nous serons nous-même des dieux ! Il n’y a pas de chaos, il n’y a qu’un ordre qui nous échappe. Il n’y a pas de chaos, ce dernier étant indéfinissable car impensable. Tenter de le définir, c’est déjà y mettre de l’ordre ! Ce terme, décidément, ne nous concernera plus.

 

Dans mes mandalas, cette Intelligence est représentée comme une Energie libre se déployant selon un désordre qui n’est donc qu’apparent, en prenant les formes diverses d’ « Energies –matières » plus ou moins subtiles, et suggérant le monde de la profusion végétale ( avec ses lois de reproduction c’est à dire l’ ADN, le milieu) , le monde aquatique ou aérien avec ses turbulences ou tourbillons(avec ses lois concernant les forces centrifuges ou ’attractions) , de la matière incandescente, une explosion, des champs d’activité plus ou moins énigmatiques etc..dont on connaît moins bien les lois à cause de la difficulté d’identifier les nombreux paramètres .Sa force se déploie selon une logique de profusion ou d’éclatement de nature fractale (que l’on sait donc plus ou moins bien modéliser) dans la zone du cercle symbolisant l’univers et l’infini et dont les limites de la circonférence sont plus ou moins affirmées, cette force se déployant au-delà de celles-ci.. Cette Energie Aimante, à comprendre dans tout les sens du terme.. et aussi dans le fameux : « Je suis Amour » du Christ ( !!) constitue donc le thème récurrent dans mes mandalas. Elle est le Bain Universel, le liant invisible -rendu visible- de toutes choses, constituant ainsi des réseaux extrêmement denses, un treillis gigantesque, inextricable, entre tout ce qui Est. Rien n’est séparé. Tout est solidaire. Tout est Unité.

 

 

Toujours encore, Jésus, dans les Evangiles,  ne confirme t-il pas cette idée d’Unité en disant: « Ce que vous faite au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faite ». Ce qui revient à dire que, ce que nous faisons à notre prochain, c’est à nous même que nous le faisons. Et c’est ainsi qu’on peut comprendre le fameux : « Aime ton prochain comme toi même »..  David Bohm quant à lui, n’a t’il pas observé que, lorsqu’on sépare deux  particule l'une de l'autre pour les éloigner dans des directions inverses, à une vitesse proche ou supérieure à la lumière et que l’on fait subir une manipulation à l’une, l’autre à l’instant même, réagit exactement de la même façon, comme si le temps et l’espace n’avait aucune prise sur elles et quelles étaient encore solidaires ! Au delà de la vitesse de la lumière, (les théories d’Einstein deviennent caduques), nous accostons de nouvelles dimensions, hors de l’espace et du temps.

 

 

La notion de point de vue ou d’échelle contenue dans la théorie de la fractalité (qui la première donna un sens à mon plaisir compulsif de peindre des microstructures !)  s’accorde à merveille avec la vision hologramique du monde ( rappelons qu’un hologramme est une image virtuelle 3D obtenue par des rayons laser dont les parties sont contenues dans le tout et le tout dans chacune des parties). La théorie de la fractaité est la Porte d’Or qui nous fait entrer  dans l’univers du macro et du microscopique, l’un contenant l’autre, et jusqu’aux confins de  nouvelles dimensions qui n’ont plus aucun rapport avec les repères de notre troisième dimension dans laquelle nous vivons, mais qui en même temps (oh divin paradoxe !) les contient toutes .

 

 

Il semblerait, qu’à ce point la boucle est bouclée ! Elle renvoie au cercle qui symbolise le cosmos infiniment grand (on dit que l’univers est courbe !?) et la disparition des échelles de grandeurs qui ne constituent qu’un repère dans notre dimension en même temps que tout repère géographique. En effet, dans le royaume de l’absolu  le cercle), ce qui est en haut est en bas et vis versa. Et ce qui est au centre du cercle est à la périphérie,  le centre étant indéfinissable car symbolisé par le point dont la taille n’est qu’une convention géométrique .Car en agrandissant ce point matérialisé pour le rendre visible, au moyen d’une loupe, nous observons combien ce dernier « a  pris » de l’épaisseur pour devenir une surface suggérant elle même un nouveau centre. Dans mes mandala, ce centre qui n’a pas de taille est symbolisé par un rond lumineux de grandeur variable.  Mais autant dire qu’il n’existe pas ; le centre étant présent partout ou nulle part!! Dans certains Mandalas, cette idée est également suggérée par l’existence de nombreuses structures autours du centre qui semblent évoquer le Centre « Royale » lui même, mais seulement parce qu’on a décidé de lui appliquer une loupe !

 

 

Depuis l’héliocentrisme de Copernic et de Galilée, (qui décrit le double mouvement des planètes sur elles-mêmes et autour d’une autre planète, en l’occurrence de la terre autour du soleil), la terre n’étant plus le « centre » de la galaxie , nous sommes largement préparés à accepter depuis, que non seulement l’univers ne se résume pas à notre galaxie , que nous ne sommes pas le centre du monde, mais aussi que la notion de centre nous échappe de plus en plus à mesure que nous découvrons des pléiades de nouvelles galaxies . Ce discours n’est pas du tout incompatible avec la figure du mandala dans laquelle la notion de Centre est primordiale. Il Existe, bien qu’il nous échappe, à jamais insaisissable!! ? Et dans la sphère de l’absolu et du divin, tout est paradoxe. De même que Dieu est partout, «le Centre est partout »..

 

TOUT EST DANS TOUT, voilà le nouveau paradigme que nous propose la physique « d’avant garde »( !! ) un petit peu à la traîne cependant par rapport à nos vieilles métaphysiques d’Orient et d’Occident  cependant !!..Ou, comble de l’ironie, la science ignorerait-elle combien sa vocation est spirituelle ?? Alors qu’hier  la théorie de l’héliocentrisme scandalisait l’Eglise, aujourd’hui, c’est la science qui semble de plus en plus faire échos aux plus anciennes vérités contenues dans les «  Ecritures » ainsi que dans tous les autres textes sacrés du monde entier. Il n’est peut-être pas si loin ce jour ou l’œil technologique ne fera plus qu’un avec l’œil spirituel ! Et unanimement, nous Reconnaîtrons que la science et la spiritualité, disciplines que l’on croyait antagonistes et que l’on a séparées artificiellement, ne se rapportaient qu’à une seule Réalité pour ne faire qu’UN. Tout comme on catégorise non moins artificiellement l’ordre et le désordre alors qu’ils n’ont toujours formé qu’un Tout Parfait.. ?!

 

                                                                                             B.H

 

PS: Ce texte est née avec mes premiers mandalas (non représentés ici) et date de 2004 ! La physique quantique qui n'a pas fini de nous étonner confirme toujours plus sa dimension spirituelle ou mystique ....

 

 

 


18/02/2013
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